Silverstack Lab White Paper
Be4Post | This article is the french translation of Pomfort’s document : Benefit from On-Set Looks in Dailies Creation ; v1.1, 2017–05–24
Photo by Scott Webb on Unsplash
Augmenter la valeur de production grâce à un pipeline de métadonnées cohérent
Bénéficier de dailies étalonnés avec un look créatif cohérent est un atout pour toute production. Ce document met en lumière une chaine de production image avec un workflow fluide, qui inclut l’étalonnage d’un signal live sur le plateau et la création de dailies sur lesquels sont appliqués les looks conçus sur le tournage.
Quelles sont les parties concernées ?
Le directeur de la photographie tient et a toujours tenu le rôle principal quant à la création de l’image sur le plateau. Il est responsable de la totalité du département caméra qui l’aide à réaliser ses intentions créatives ; en paramétrant et en opérant les caméras, en disposant les projecteurs, en contrôlant la qualité du signal…
Lorsqu’il s’agit d’évoquer les looks numériques le rôle du DIT prend son importance au sein de l’équipe caméra : sa responsabilité est de fournir une prévisualisation de l’image en haute qualité et en direct depuis les caméras, tout en maintenant l’interactivité de tous les outils techniques afin de pouvoir travailler cette image.
Équipement et logiciels
Afin de travailler avec un look créatif dès le tournage, il est nécessaire de placer, entre la caméra et les écrans de monitoring, un appareil capable de modifier l’apparence colorimétrique de l’image en direct. Il y a quelques années, cette tâche a été l’unique mission d’appareils dédiés (appelés “LUT boxes”), mais depuis, de plus en plus de caméras (et de moniteurs), ainsi que d’autres appareils tels que des émetteurs vidéo sont aussi capables de manipuler la couleur sur un flux live (voir fig.1).
fig. 1 — Configuration matériel et logiciel pour la création de looks avec LiveGrade
Pomfort LiveGrade Pro supporte une vaste gamme d’appareils : les LUT boxes telles que le Teradek COLR, le BoxIO de FSI ou encore l’ISMini de Wowow ; les moniteurs construits par Canon et FSI ; les caméras Arri, Panasonic et Sony. Peuvent être en outre utilisés avec LiveGrade les panels de contrôle Tangent Devices et Avid (Avid Artist Color Control Surface)
Quel que soit l’appareil choisi – et dans bien des cas il y en a plusieurs et de plusieurs sortes sur le plateau – Livegrade peut être utilisé pour contrôler et organiser ces outils. Le logiciel centralise le contrôle de tous les outils, permet de connecter des panels avec roues de contrôle colorimétrique pour un étalonnage fin, et enregistrer les réglages couleurs actuels et passés, en vue d’un usage futur.
Développement du look
Dans la plupart des cas de figure, le look d’une production est déterminé au préalable du tournage. Ce look comprend souvent une ou plusieurs show LUTs, c’est-a-dire des LUTs qui combinent la conversion (‘Transforms’) de l’espace colorimétrique de la camera vers un espace colorimétrique de sortie (par exemple d’un espace S-Gamut/S-Log3 vers Rec. ITU-R BT.1886) et des choix créatifs (tel qu’un rendu ‘contrasté’ ou ‘désaturé’). Cette conversion statique, appliquée à l’image issue de la caméra pour être prévisualisée sur un moniteur calibré, constitue le point de départ du travail de la couleur sur le plateau.
De temps en temps durant la journée de tournage, au sein même d’une séquence, il peut être nécessaire d’affiner le look, afin de l’adapter aux différentes optiques et filtres ainsi qu’aux variations de lumières et aux changements de cadre. L’objectif est de toujours maintenir une unité, grâce à un look cohérent à travers une même séquence, voire à travers l’ensemble d’un projet
LiveGrade gère les looks dans la bibliothèque de Looks (library), une base de données qui concentre toutes les manipulations couleur du tournage. Un look dans LiveGrade peut combiner différentes modifications, telles que des LUTs 1D et 3D de différents formats, des ASC-CDL compatibles avec les panels d’étalonnage, ainsi qu’une sélection de corrections colorimétriques secondaires.
Les subtiles modifications entre les séquences sont généralement obtenues grâce aux outils de l’ASC-CDL – un ensemble de contrôles colorimétriques qui agit sur les primaires, communément utilisé dans les logiciels de post production –, mais parfois des outils plus complexes et plus précis sont requis. Chacune des modifications est enregistrée dans la bibliothèque de looks (look library), le plus souvent associée à une capture de l’image avec son timecode afin de pouvoir s’y référencer ultérieurement.
À tout moment, toutes les manipulations de look ne sont appliquées qu’au signal issu de la caméra à fin de prévisualisation, et non sur l’image enregistrée (bien que certaines caméras puissent enregistrer les métadonnées du look au sein du fichier image). En enregistrant les médias sans appliquer le look, la matière image garde toujours la plus grande dynamique et reste la plus propre possible, de telle sorte qu’aucune décision sur la plateau ne viennent s’opposer aux exigences des VFX et de l’étalonnage. Cependant, garder disponible les métadonnées de look afin de pouvoir les convoquer à n’importe quelle étape de la post-production demeure un atout pour y maintenir les intentions créatives du plateau.
Tous les looks stockés dans LiveGrade peuvent être combinés et exportés pour de nombreux outils de post-production, sous forme de LUTs 3D ou bien simplement en ASC-CDL. En chargeant les métadonnées de look dans Silverstack Lab, l’ensemble des modifications colorimétriques reste intact et peut être affiné par la suite.
Regrouper et structurer
Au cours de la journée de tournage, le contenu des cartes est régulièrement déchargé afin de maintenir plusieurs copies des fichiers (back-ups) dès que possible. En utilisant Silverstack Lab pour décharger les médias, non seulement les médias sont copiés sur plusieurs stockages, mais toutes les métadonnées disponibles sont lues depuis les fichiers et inscrites dans la bibliothèque de clips (clips library), incluant les informations de timecode de chacun de ses clips. À l’import des looks générés par LiveGrade, ces informations de timecode permettent de sélectionner le look correspondant à chaque clip, actif lors de sa prévisualisation sur le moniteur de plateau au moment d’enregistrer le clip dans la caméra (voir fig.2)
fig. 2 — Correspondance des looks à leurs clips dans Silverstack
Silverstack Lab associe non seulement le look importé au clip correspondant à son timecode, mais aussi aux clips qui en découlent –, assumant que le look n’ait pas évolué pour les quelques prises concernées ou pour la totalité de la séquence. Ainsi un look est attribué à chacun des clips d’une carte, suivant la logique induite par les looks enregistrés ou non.
Les métadonnées de look peuvent ensuite être appliquées pendant la relecture dans Silverstack Lab, et comme tous les outils de contrôle de LiveGrade sont reproduits dans Silverstack Lab, il est possible d’affiner individuellement le look de chaque clip, par exemple si un look dérive légèrement, ou bien s’il n’a pas été possible d’avoir un retour vidéo pour certains plans… Encore une fois, cette manipulation du look (en métadonnées) est un processus non-destructif et les modifications sont appliquées sur les clips par le logiciel à la volée.
Toutefois, les looks doivent être appliqués à l’image lors des transcodes des clips au moment de la création des dailies. Afin de pouvoir lire les médias transcodés sur un iPad ou sur une plateforme en ligne, les clips sont compressés et, par conséquent, il est nécessaire d’appliquer le look avant l’encodage afin de maintenir une image décente. Appliquer sur les dailies le look déterminé sur le plateau (qu’ils soient utilisés seulement pour la visualisation web et/ou pour le montage), permet aux décisions créatives de naviguer du plateau à la post-production.
En plus des looks, d’autres métadonnées peuvent être transférées à Silverstack Lab. Les informations enregistrées dans LiveGrade Pro peuvent ainsi préparer les prochaines étapes de production.
Atouts pour la production
Utiliser les métadonnées de look de plateau simplifie tout en accélérant le processus de création de dailies. La proximité entre le lieu de création de dailies et le travail créatif du directeur de la photographie permet d’obtenir des images plus élégantes et disponibles quasi instantanément dès la fin de journée de tournage.
En outre, en appliquant les looks sur les dailies et les proxies de montage, les intentions créatives du chef opérateur suivent les images tout au long de la post production. Une étape essentielle du DIT (ou le cas échéant du Data Manager) est de s’assurer que le look est cohérent afin que les médias ainsi générés puissent être utilisés pour la validation du montage (rough cuts) ou pour les projections internes.
Silverstack Lab intègre, en plus d’un gestionnaire d’assets (Media Asset Management), un outil de rendus dedailies afin de compléter les outils du DIT onset.
Les looks, sous forme de fichiers de métadonnées, sont compatibles avec de multiples outils de post production, à la fois pour les VFX (prévisualisation des effets (CGI) avec un look), pour l’étalonnage (soit comme référence, soit comme point de départ pour l’étalonnage définitif) et rendent possible un workflow de production cohérent et transparent.
texte original de Patrick Renner | traduction de Brice Barbier
merci à Christina Jessl, Patrick Renner & Samuel Nietsch
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